Une attitude spirituelle, expérimentée ce matin.
Un jour ordinaire… Au réveil, tensions du corps, assez fortes en fait; qui me préoccupent. Que j’ai peur de traîner toute la journée; qui risquent d’influer sur mon humeur.
Et puis… je pense à la puissance de la louange !
Je me mets dans cette attitude: de relation avec Dieu; de confiance en Dieu.
La détente vient.
Il y a quelques semaines j’ai expliqué, sur un autre blog, ma nouvelle façon de prier, en prenant du temps pour chacune des personnes à qui je pense; pour qui je prie. L’idée est de dire les syllabes du « Je vous salue Marie » associées à un rythme du corps: par exemple un mouvement des doigts.
Mais le mouvement des doigts m’a paru finalement gênant: empêchant d’entrer vraiment dans la prière.
… Et je me suis basé sur le coeur: associer les mouvements du coeur – les battements – aux syllabes de ma prière.
C’est un grand changement.
Ce changement s’est poursuivi hier soir, au groupe de prière charismatique: c’est le rythme de mon coeur qui a accompagné ma prière.
Bien au-delà de la récitation du Je vous Salue Marie, c’était toute mon attitude de relation à Dieu où j’étais présent par les battements de mon coeur.
Je suis un coeur. En tout cas dans ces moments là.
Une belle messe aujourd’hui à Tigery. Et c’était un mardi: le mardi est à la fois un jour de silence et, de temps en temps, un jour où il y a une longue pause après l’évangile, pour des réconciliations et des confessions. Avec la présence ce midi des équipes paroissiales du Chemin Neuf de toute la France, la pause pour la réconciliation/confession a été longue.
La confession, tout le monde connaît. Là, ils avaient disposé des chaises sur la pelouse près de l’église, et ceux qui voulaient allaient se confesser.
Mais il y a une deuxième fonction de ce temps, c’est la réconciliation entre frères: on voit alors un frère ou une soeur ccn s’approcher d’un ou d’une autre, et ils sortent tous les deux; je crois que j’en ai déjà parlé, ayant un jour bénéficié d’un tel dialogue.
Je connais plusieurs des prêtres qui étaient présents, et j’ai hésité: est-ce que je vais me confesser? Il faut dire qu’il y a longtemps (5 mois?) que, avec le confinement, il ne m’a pas paru facile de me confesser; et le prêtre ccn que j’allais voir est maintenant parti. J’ai conclu négativement.
Mais c’est ici que l’histoire commence. Devant nous, « extérieure » comme nous, il y avait une amie, qui ne comprenait pas de quoi il s’agissait. Je me suis approché d’elle, et je lui ai expliqué. Et, de fil en aiguille, il m’est venu très naturellement … de lui reparler d’une vieille histoire qu’il y avait eu entre nous, mettons il y a 6 ou 7 ans. Récemment elle nous avait dit, clairement, que c’était à cause de quelque chose que j’avais dit qu’elle avait cessé de venir à notre groupe biblique.
Et donc, très naturellement, dans le cadre des explications que je lui donnais sur ce que peut être la réconciliation, je lui ai reparlé de cette histoire, et je lui ai dit que je lui demandais pardon.
C’est tout. J’ai sûrement posé ma main un bref instant sur son bras, et je suis retourné à ma place.
Je m’étais confessé.
C’est un signe ancien que je vais raconter ici. Il a été réactivé dans mon souvenir par une lettre reçue aujourd’hui.
Vers 1982, je ne me rappelle pas exactement l’année, j’étais en mission à Lisbonne, pour quelques semaines. Le week end, je décide de louer une voiture et d’aller jusqu’à Fatima.
En chemin, je prends deux soldats stoppeurs, et nous bavardons. L’un s’appelle David, et l’autre Jean.
La voiture tombe en panne. Mes amis regardent: c’est la courroie du ventilateur qui a cassé… Pas de problème, disent-ils, et les voilà qui partent sur le côté, par delà le talus qui longe la route; apparemment dans une zone artisanale ou bien de récupérateurs divers.
Ils reviennent avec une courroie, réparent, et nous repartons! Plus loin nos itinéraires se séparent.
Jean et David! Cela m’avait frappé lorsqu’ils l’avaient dit. Mais j’y ai repensé régulièrement depuis; c’est le genre de petits signes où je vois la main du Seigneur. L’humour du Seigneur disent certains. Les deux testaments. L’amour.
Aujourd’hui au courrier une association m’envoie un cierge, à lui retourner pour qu’il soit déposé à Fatima. Et comme j’ai eu un autre signe du Seigneur ce matin, j’ai pleuré en recevant cette lettre.
Oui, le Seigneur est grand; mais les signes ne sont que pour ceux qui les reçoivent.
Ce matin, j’ai prié pour Joe Biden .
Comme on le fait dans les milieux charismatiques, où on entoure quelqu’un, et où on place les mains au dessus de lui, j’ai prié pour lui .
Il est chrétien je crois, et donc je suppose qu’il prie, lui aussi .
J’ai demandé qu’il ait le coeur et l’esprit ouverts à cette relation avec l’au-delà ; qu’il puisse être accompagné, guidé parfois, par sa relation avec Dieu .
Beaucoup de gens sans doute prient pour lui ce matin ; et je suppose qu’il peut se sentir porté par cette prière .
Mes amis membres de la CCN corrigeront si nécessaire le bref résumé ci-dessous.
La CCN (Communauté du Chemin Neuf) a au moins sept caractéristiques, dont trois seulement sont communes avec la plupart des autres mouvements charismatiques:
- Elle est oecuménique.
- Elle comporte une vie de prière proche du type monastique (chant d’offices au choeur, en aube) – du moins dans une bonne partie des maisons.
- Les prêtres du Chemin Neuf ne sont pas diocésains: ils font partie de « l’Institut du Chemin Neuf », reconnu par Rome.
- Elle est de spiritualité ignatienne.
Mais par ailleurs, comme la plupart des autres mouvements charismatiques:
- Elle est charismatique (évidemment)
- Elle comprend des célibataires, hommes et femmes, ainsi que des couples.
- Elle est missionnaire et présente dans de nombreux pays du monde; elle a des membres de nombreuses nationalités.
Etre charismatique, au sens chrétien, ce n’est pas avoir des qualités en plus.
C’est avoir l’expérience de recevoir des « dons » – des cadeaux! – du Seigneur.
C’est Lui qui donne! Quand il veut.
A l’époque de Jésus, un habitant de Palestine pouvait rencontrer un jour, dans sa ville, un des « soixante-douze » disciples envoyés par Jésus (Luc 10). Et il pouvait lui-même devenir disciple.
Ces disciples faisaient des miracles. On pourrait dire – avec l’évangéliste Jean – que, comme Jésus, ils faisaient des signes.
Depuis plus de cent ans maintenant, l’Esprit Saint s’est révélé d’une façon renouvelée, et a fait des disciples. Je suis maintenant un de ces disciples. Et l’Esprit continue, en attendant que je puisse, comme on nous y a encouragés hier, faire des guérisons ou autres « signes », à me donner de petits signes.
Ce fut le cas hier soir, où une soeur du Chemin Neuf était au groupe de prière, de façon absolument inattendue, venant de Nazareth où je l’avais rencontrée. Or, au cours de l’après midi d’hier, la vierge Marie avait été très présente dans ma prière, d’une façon nouvelle, …
Nazareth pour moi, c’était, et c’est de façon évidente, Marie. Le point de départ de la révélation nouvelle. Ce fut pour moi le point fort du voyage en Terre sainte.
A Nazareth en Galilée
L’ange de Dieu vint annoncer :
« Réjouis-toi Vierge bénie
Cachée à l’ombre de l’Esprit. » (Chant CCN)
Faut-il témoigner? Il me semble que oui.
Notre vie de foi utilise inévitablement, je pense, des images.
Pour ma part je n’hésite pas à me représenter à l’occasion, comme s’il était visible, tel ou tel fait « de l’au-delà »: par exemple Jésus venant à côté du prêtre à l’autel; ou encore, en regardant le plafond de la chapelle pendant la messe de semaine, j’imagine que ceux que nous avons connus sont là, et nous regardent; et nous aiment (voir ici).
Nous sommes reliés au ciel; et j’aime utiliser des images sur lesquelles je peux m’appuyer dans ma vie spirituelle.
C’est ainsi qu’a débuté il y a quelques jours ma réception du baptême dans l’Esprit.
J’étais allongé sur le dos, et j’ai imaginé quatre personnes précises, décédées, très chères et bien différentes l’une de l’autre, qui étaient « là haut » au dessus de moi, et qui ouvraient en quelque sorte une portion du voile qui nous sépare des réalités supérieures. Chacune tenant un côté d’un carré formant ouverture, l’Esprit pouvait venir sur moi avec puissance, par l’espace ainsi ouvert. C’était un souffle, descendant un peu comme si c’était un tuyau souple.
Cette image m’est restée, et je l’ai réutilisée ensuite. Mais ce jour là, c’est allé plus loin, c’est à dire que j’ai demandé à ces personnes d’ouvrir plus grand l’espace, pour que tout mon corps en bénéficie. J’étais, je crois, les bras en croix, et j’ai demandé à l’Esprit de venir complètement en moi.
Et j’ai imaginé depuis que chacun d’entre nous peut ainsi bénéficier de personnes qui dirigent sur lui un souffle d’Esprit vivant !
Allant plus loin, je me suis représenté les liens qui pourraient exister, dans l’au-delà, entre ces tubes qui descendent nous faire vivre dans l’Esprit. Ainsi, par rapport à une personne avec qui j’ai un peu de mal, j’ai imaginé un lien entre mon « tuyau » et le sien: j’ai pensé à une sorte de connexion entre ces deux tuyaux. La paix s’est établie en moi: un lien spirituel fort, une relation dans l’Esprit, commençait à exister entre elle et moi (même si moi seul la visualise ainsi; la ressent ainsi).
Cela s’applique à toute relation avec une autre personne. Aujourd’hui par exemple il m’est arrivé, tandis que j’étais avec quelqu’un, de visualiser intérieurement cette liaison forte existant entre nous par cette communication des « tuyaux ».
Un état de prière permanent s’est établi.
Je me ressens maintenant comme relié à toute personne que je vois; avec qui je parle.
P.S. le 11.12.19: Voir un excellent article, notamment sur l’effusion de l’Esprit, en http://renouveau.bm.over-blog.com/pages/LE_BAPTEME_DANS_LESPRIT-1154893.html
(Billet écrit en novembre 2019 – placé ici le 20 novembre 2022, le blog principal étant en panne).
… Sixteen years later…En 2003, fréquentant déjà les charismatiques depuis une quinzaine d’années, j’avais écrit un billet assez critique, « Expérience charismatique et dialogue entre chrétiens » qui exprimait mes réserves et mes désaccords avec certains aspects du mouvement charismatique et avec des affirmations que j’avais entendues à l’époque.
Le mouvement charismatique a mûri; et j’ai moi-même un peu mûri aussi.
Et surtout, j’ai été convaincu de la valeur essentielle de ce mouvement en relisant notamment le livre de Peter Hocken « Baptisés dans l’Esprit », et en demandant, à la suite de cela, à recevoir le « baptême dans l’Esprit ». Voir ce billet, et tous les suivants, où je raconte mon itinéraire.
Après le baptême dans l’Esprit demandé en avril 2018, les mois ont passé, et même plus d’une année… Certes ma vie spirituelle s’est approfondie; et j’ai participé régulièrement au groupe de prière. Mais sans avoir le sentiment que quelque chose avait vraiment changé pour moi, en moi.
Il y a quelques semaines, une nuit, allongé sur mon lit, j’ai demandé (à nouveau?) à l’Esprit Saint de venir pleinement en moi; et j’ai eu, dans ma prière instante, une sensation de plénitude spirituelle: de flots de l’Esprit qui venaient en moi; de bonheur dans cette relation. Premier signe, et plus qu’un signe, car je savais, dès lors, que cette relation forte avec l’au-delà demeurerait.
Un petit « détail » s’est passé il y a une semaine, qui a complété ma conviction d’avoir reçu l’effusion de l’Esprit. C’était tout bêtement en faisant les courses: à un moment j’ai senti en moi une « bouffée d’amour » incroyable, quelque chose que je n’avais jamais ressenti – sensibilité, sensation nouvelle; cela me dépassait, me découvrait un monde plus large. Cette sensation n’a pas duré, mais cela me montrait en même temps combien mon regard classique, ancien, était, sinon mauvais, en tout cas terrestre. Et j’ai pensé: « Répands ton feu dans mon coeur ! »
Depuis la nuit évoquée ci-dessus nous n’étions pas, pour diverses raisons, retournés au groupe de prière. J’y arrivais hier soir avec cette nouvelle attitude d’ouverture à l’Esprit.
La première « image » donnée par une participante a été la suivante: « un globe surmonté par une croix, le blason des chartreux », avec la devise « Le monde tourne, mais la croix demeure ».
Il m’a fallu un instant pour me rendre compte que cette image me concernait au plus haut point, puisque, au cours de mes années étudiantes, j’avais envisagé d’entrer chez les chartreux et avais été à la Grande Chartreuse…
C’était un clin d’oeil plus qu’évident de Dieu qui m’était donné, en ce jour où je venais au groupe en ayant enfin commencé à recevoir l’effusion de l’Esprit. Des larmes abondantes m’ont alors secoué.
(J’avais eu aussi un « clin d’oeil » – mais « simple coïncidence » pouvait-on dire – le jour où j’étais venu demander le baptême dans l’Esprit – voir le billet cité plus haut).
Dans la suite de la soirée, mon attitude intérieure a été fort différente de ce qu’elle était les autres fois: lorsqu’il y avait de longs silences, les autres fois, j’attendais, je priais éventuellement, mais d’une façon « classique ». Cette fois-ci, j’étais centré sur l’Esprit, je priais dans une attitude à la fois d’attente et de relation amoureuse. Et lorsqu’il y a eu un « chant en langues », j’ai commencé à balbutier un peu, pour participer à un premier « déclenchement » de ce chant, comme on me l’avait conseillé depuis longtemps.
Voilà, en ce qui me concerne. Mais aussitôt, et dès la messe d’aujourd’hui midi, a surgi en moi la question: y a-t-il deux « dimensions » ou aspects distincts dans « notre » christianisme? (Je veux dire: dans le christianisme des charismatiques) – on prie tantôt avec Jésus dans l’Eucharistie, et tantôt avec l’Esprit dans notre groupe? En même temps je sais bien qu’une des forces du Chemin Neuf – puisqu’il s’agit de lui – est d’être oecuménique: tous les chrétiens peuvent se rejoindre dans la prière et la vie dans l’Esprit. Donc je laisse de côté pour l’instant cette question, à laquelle je reviendrai peut-être un jour.
Mais il y a aussi tous mes amis chrétiens « non charismatiques » ! Vais-je à mon tour, comme je le critiquais dans mon texte de 2003 cité plus haut, dire qu’il leur « manque » quelque chose? C’est sûr que j’ai maintenant tendance à le penser. Mais l’itinéraire de chacun est différent. Et, comme je l’expliquais, il est souhaitable que le dialogue se développe à ce sujet au sein de notre église; au sein de toutes les églises.
Que le Seigneur soit béni, qui donne de telles joies, de tels chemins de progrès !